Comme à l'hôtel

7h00. Suis réveillée depuis longtemps à cause d'une douleur ici, mais lavée et habillée depuis peu. Fraîche comme l'aube toute bleue. Viens d'ouvrir les volets. Quelle étoile me salue, au-dessus du clocher? Foufoufou sait.
Je me sens à l'hôtel ce matin. En voyage. En transit. C'est confortable. J'entends quelques oiseaux qui ne sont pas des corbeaux. Ca change.
Héloïse a dormi toute la nuit, comme toute la journée d'hier. Un biberon cette nuit vers 3h00. Il va être 7h30 bientôt. Je prends des notes dans mon Moleskine rose. Parce que: quelle aventure!...

20h00. Toute-Petite-Rose, tu as dormi toute la journée. Tu es paisible et je récupère. Si je n'avais pas mal ici, ce serait parfait. Dans quelques jours peut-être. Je commence à manquer à Audrey. Sa moue triste quand elle part... Mais je sais qu'à la maison, Grand-Bleu est force distraction. Hâte de rentrer. Demain peut-être? sinon vendredi 21.

J'ai eu la visite de Sophie, Arnaud, Laurène, Victor. Félicitations, compliments... Tendresse d'Arnaud. Son sourire à sa soeur. Il saisit ses petites mains. Bien des joies.
Ensuite, le passage quotidien de Foufoufou et Douce qui se régale de tous les desserts que j'ai mis de côté pour elle.

Le médecin me suit jusqu'au bout: il passe tous les jours en 105. Je ne m'y attendais pas du tout ce matin. Demain, je lui parlerai de la douleur qui m'angoisse, si elle dure toujours. J'appréhende cette nuit. (Je préviendrai une sage-femme.) Allez, chasser la mauvaise pensée. Je vais lire.
Murakami.